
Bangui, Centrafrique (ADV) – Le gouvernement centrafricain et Éducation Sans Délai ont lancé le 26 février à Bangui un programme d’éducation d’une durée de trois ans qui vise environ 900 000 enfants – dont la moitié est des filles, alors que les violences ont fait près d’un demi-million d’enfants déscolarisés.
« L’éducation jettera les bases de la paix, de la sécurité et du développement économique du peuple centrafricain », a déclaré M. Aboubakar Moukadas-Noure, ministre de l’Éducation.
Avec son offre d’espaces d’apprentissage sécurisés, d’enseignants qualifiés, de matériel pédagogique, de repas scolaires, d’appui psychosocial et d’autres services pour les filles et les garçons, ce programme complet et audacieux marque le début d’une nouvelle ère de progrès. « Nos enfants méritent une éducation. Si nous voulons mettre un terme à la faim, à la violence, aux déplacements et à la pauvreté dans notre pays, leur éducation ne doit souffrir aucun délai. », a ajouté le ministre Moukadas.
Le programme bénéficie d’un investissement initial de 6,5 millions $ US pour 2019-2020 d’Éducation Sans Délai, un nouveau fonds mondial dédié à l’éducation dans les situations d’urgence. Le fonds cherche à mobiliser 1,8 milliard de dollars d’ici 2021 pour répondre aux besoins des enfants dans les pays touchés par les crises tels que la République centrafricaine.
S’appuyant sur les réussites d’une première intervention d’urgence de 6 millions $ (US) sur 12 mois financés par Éducation Sans Délai, ce nouveau programme cherche à mobiliser 77,6 millions $ (US) sur les trois prochaines années. Éducation Sans Délai a, à titre indicatif, engagé 6,5 millions $ (US) supplémentaires par an pour les deuxième et troisième années du programme, en fonction des résultats obtenus et de la disponibilité des fonds.
« La communauté internationale doit intensifier ses efforts pour financer les réponses éducatives en République centrafricaine », a déclaré Graham Lang, conseiller principal en éducation chez Éducation Sans Délai. « Les difficultés à surmonter pour que les enfants du pays aient un accès universel à une éducation de qualité peuvent sembler immenses. Mais la résilience de ces enfants est encore plus grande. L’éducation est la clé qui peut leur permettre de réaliser leur potentiel et devenir des agents de changement positif. Sans éducation, il ne peut y avoir de relèvement, de réconciliation et de paix durable.”
La République centrafricaine est l’un des pays les plus instables au monde. La violence généralisée a eu de lourdes conséquences sur la population: un Centrafricain sur quatre a été déraciné par le conflit et plus des deux tiers de la population ont besoin d’une aide humanitaire. Les filles et les garçons sont particulièrement touchés : des enfants séparés, des violences sexuelles, des mariages forcés et des grossesses précoces, ainsi que des recrutements forcés dans des groupes armés sont régulièrement enregistrés. Depuis 2017, 89 attaques contre des écoles ont aussi été rapportées tandis 20 pour cent des écoles sont toujours fermées au pays.
« Le programme ciblera les enfants déplacés et les communautés hôtes. D’importants efforts seront déployés pour accroître l’accès à l’éducation, améliorer la rétention scolaire et assurer la continuité de l’éducation, améliorer la qualité des apprentissages et de l’enseignement et créer des environnements d’apprentissage sûrs, protecteurs et inclusifs », a déclaré Graham Lang.
Dans le cadre des efforts d’Éducation Sans Délai pour renforcer les liens entre l’action humanitaire et l’aide au développement, le programme vise à rassembler une vaste gamme d’acteurs du gouvernement, des agences des Nations unies, des ONG nationales et internationales et du secteur privé.
© Bur-csa – A.H – N.W / De notre correspondant régional Fridolin Ngoulou – African Daily Voice (ADV) – Retrouvez-nous sur Twitter : @ADVinfo_fr